mercredi 7 mars 2007

Pour une année en couleurs riche en activités !

Alger, capitale de la culture arabe 2007

Pour une année en couleurs riche en activités !

Une dizaine de capitales arabes l'ont accueillie depuis sa création en 1996. Après Mascate, la capitale omanaise qui a été capitale de la culture arabe 2006, Alger prend aujourd’hui le relais pour une année rythmée et en couleurs avec beaucoup de musique, de la chorégraphie et des spectacles. Le coup d’envoi a été précédé jeudi dernier par une parade de troupes folkloriques culturelles populaires algériennes et arabe, sillonnant les rues d’Alger la blanche. Un défilé composé de 20 chars décorés, déambulant, marquant le début de la manifestation d’ « Alger, capitale de la culture arabe 2007 ». Plus de 10 pays membres de la ligue arabe prennent part à cette cérémonie qui se tiendra tout le long de l’année pour promouvoir la richesse et la diversité du patrimoine culturel arabe dans l'ensemble des disciplines artistiques et littéraires. La manifestation se déroulera aussi bien dans la capitale que dans les différentes wilayas.

Un fonds spécial de 5,5 milliards de dinars (environ 73 millions de dollars) a été dégagé par l'Algérie en cette occasion. Un bon pécule reparti entre les diverses commissions : édition, théâtre, cinéma, arts plastiques et chorégraphies.

De riches activités ont été mises au point par le département de M. Bouchama, commissaire général de la manifestation. Au menu, la publication de quelque mille titres édités, dont 102 oeuvres rééditées, 90 traduites d’auteurs algériens et maghrébins en langue arabe et amazighe embrassant différents genres (roman, poésie, nouvelle et bande dessinée) ; ainsi que des livres d'art sur les villes algériennes, le Sahara, les paysages et sites d’Algérie, les vieilles mosquées et anciennes zaouïas d’Algérie. La représentation de 45 pièces de théâtre du répertoire national, international et de spectacles musicaux est aussi prévue. A cela s’ajoute la projection de plus de 60 nouvelles productions cinématographiques entre long et court métrage et documentaires ; ainsi que des expositions consacrées notamment aux centres historiques du Maghreb central et du Sahara et à la calligraphie. Des conférences et des colloques sur la culture arabe, la création théâtrale féminine et un hommage aux grandes figures de cet art dans le monde arabe font aussi partie de la programmation.

Il est à rappeler que la décision d'organiser cette manifestation annuelle dans chaque capitale arabe avait été prise par l'Organisation arabe pour l'éducation, la culture et la science (Alesco).

Un jeudi particulier

Les boulevards Zirout-Youcef et « Che Guevara », longeant la façade maritime de la capitale, se sont avérés exigus pour contenir les milliers de spectateurs, venus regarder le défilé d'ouverture de cette manifestation culturelle. C'était un jeudi particulier, ensoleillé, qui a vu Alger renouer avec le climat de liesse, dont elle commence à s'accommoder depuis le début du millénaire.

"Ce défilé marque un tournant important dans la vie culturelle de la capitale, qui réapprend à s'accommoder avec le climat des fêtes", a souligné un artiste qui se trouvait sur les lieux.

Les habitants de la capitale ont découvert Alger, une ville légendaire pour ces lumières méditerranéennes, transformée complètement par les couleurs charriées par les troupes folkloriques venues de la majorité des pays arabes

Une kyrielle de troupes folkloriques venues des quatre coins de l'Algérie ont également été du rendez-vous, palliant aux quelques absences et donnant une idée sur la richesse folklorique de ce pays de l'Afrique du Nord.

Comme la maquette d'une petite mosquée algéroise de style mauresque qui ouvre le défilé et portée sur un camion. Ceci après le passage d'une troupe musicale de la Garde républicaine devant la tribune officielle, où il y avait le corps diplomatique arabe et des représentants du gouvernement algérien, à leur tête le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, M. Noureddine Yazid Zerhouni, la ministre de la Culture, M. Khalida Toumi et le ministre du Tourisme, M. Noureddine Moussa.

Conduite par une troupe de chants mystiques "Aïssaoua", venue de Mostaganem, c'est le camion transportant la maquette de la "Kaâba", introduisant l'Arabie Saoudite, qui abrite les principaux lieux saints de l'islam, la religion d'Etat d'un grand nombre des pays arabes, qui a ouvert la voie au reste des carrés représentants l'ensemble des pays arabes.

La femme arabe a marqué sa présence avec force, en déroulant des danses, aussi variées que différentes, devant le regard émerveillé des passants qui se sont agglutinés depuis le boulevard Zirout-Youcef au Bastion 23, situé près de la place des Martyrs

Et que le spectacle commence !

Un spectacle grandiose intitulé "zahoua oua ferha" a été organisé, le lendemain soit vendredi soir, à la coupole du complexe sportif Mohamed-Boudiaf (Alger) pour un seconde inauguration.

Le spectacle, dont la thématique est centrée sur Alger en tant que capitale au riche passé historique et culturel, et conçu par l'auteur-compositeur Farid Aouameur, a compris quarante tableaux faisant notamment référence à la diversité du patrimoine national.

250 artistes, toutes disciplines confondues, dont soixante sept musiciens, plus de quarante chorégraphes et quinze interprètes, ont participé à ce gala d'ouverture riche en sons et en images.

La soirée a eu lieu en présence du président du Conseil de la nation, M. Abdelkader Bensalah, du Chef du gouvernement, M. Abdelaziz BELKHADEM et plusieurs membres du gouvernement ainsi que des invités de l'Algérie dont M. Amrou Moussa, Secrétaire général de la ligue arabe.

Le lendemain, soit samedi matin et faisant suite aux festivités inaugurales, le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, a prononcé, au palais des Nations, à Club des Pins, le discours officielle pour annoncer l’ouverture solennelle de cette importante manifestation. «L'importance primordiale» de cette rencontre à un moment "très sensible de notre histoire" a été mise en exergue par le président Bouteflika.

Le Chef de l'Etat a indiqué, à cet égard, que le rôle des intellectuels et de créateurs "ne se limite pas à une manifestation, (...) il doit se manifester en tout temps et en tout lieu".

Le président de la République a réaffirmé, par la même occasion, la "reconnaissance" de l'Algérie à tous les intellectuels, les écrivains et les artistes libres qui l'ont soutenue dans son combat libérateur, "malgré les difficultés qu'ils ont rencontrées et les menaces dont ils ont fait l'objet, en France particulièrement".

Les pharaons entrent en scène

Et comme première étape. L’Egypte sera représentée en Algérie durant une semaine depuis le mercredi 17 janvier. Ceci à travers à travers le cinéma, le théâtre, la littérature et les arts plastiques. Les pyramides seront à la portée des algérois.

Plusieurs activités sont prévues, dans ce cadre, afin de "rapprocher les cultures orientales et maghrébines et de renforcer les relations culturelles entre l'Algérie et l'Egypte", a indiqué à la presse, le recteur du département des sciences politiques à l'Université du Caire, M. Ibrahim Nacereddine.

La délégation présente comporte des poètes, à l'instar de Chirine El Adaoui et Mohamed Ibrahim Abou Sena, qui animeront aux cotés d'autres hommes de lettres des soirées poétiques renforcées par un salon du livre égyptien.

Le programme de la semaine culturelle égyptienne, dont la fin est prévue pour le 22 janvier prochain, comprend, également, une représentation théâtrale de la troupe "El Hanadjir" intitulée "Antigone à Ramallah, Antigone à Beyrouth" écrite et mise en scène par le jeune Mohamed Abou Saoud.

Le riche patrimoine cinématographique égyptien sera à l’honneur. Il est prévu la projection, à la salle El-Mouggar, de douze (12) grands classiques de réalisateurs de renom avec des noms phares du cinéma, tels que Mahmoud Yacine, Boussi, Adel Imam, Salah Doulfiquar, etc.

Une conférence baptisée "Algérie, Egypte, horizons communs" aura lieu, également, au cours de cet évènement.

Sihem Benkemou

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